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Nürburgring Nordschleife

Publié par Revo le 14 Mars 2013

Au volant de ma GT fraichement conquise, je ne me sentais plus pisser. C'était la grande phase d'extase, les premières semaines, les premiers mois où l'on n'en a jamais assez. Les accélérations sur les routes de campagne, les dépassements inutiles à tout va et les surrégimes constituaient mon palpitant quotidien. Il fallait quelque chose pour me remettre en place. Me faire chier des briques, si j'ose dire.

Nürburgring Nordschleife

Green Hell

Ladies and gentlemen, let me introduce you : le Nür, fucking bur, gring. Ou Nürburgring Nordschleife, en allemand dans le texte. Le Nürburgring est l'un des circuits les plus connus au monde. Pas pour le prestige comme pourraient l'être le Mans ou Spa-Francorchamps, mais pour le défi et l'expérience unique qu'il représente. Imaginez : il ne s'agit pas d'un circuit de 3 ou 4 kilomètres, non, là on parle d'un périple de 20 kilomètres. Avec la quantité de virages qui va bien, au nombre de 73, et les variations d'altitude qui vont bien, soit une différence de 300 mètres entre le point le plus haut et le point le plus bas. Ça promet d'être branlette. Ceci constitue la boucle nord, appelée Nordschleife. Il existe bien une boucle sud, qui est en fait un circuit GP sans grande particularité, apte à accueillir de la F1. Mais ce qui attire les foules, c'est évidemment la Nordschleife. Capable de mettre à l'épreuve n'importe quelle mécanique, et n'importe quel pilote. Une référence, qui tantôt sert à tester les performances des dernières voitures sportives, tantôt permet au conducteur lambda de ramener un récit épique à la maison. S'il en revient entier. Car oui, la Nordschleife est très régulièrement ouverte aux touristes, et oui, la Nordschleife est dangereuse as fuck. Plusieurs personnes y décèdent chaque année. Que cela ne vous dissuade pas de vous y essayer, après tout, en roulant molo, c'est une super route de campagne, en bon état, et avec des vibreurs, non ? Hm.

Nürburgring Nordschleife

Because we are your friends

Si je vous présente le Nür, c'est bien parce que j'ai eu l'occasion d'y aller. Et avec une équipe de choc s'il vous plait. La fin du mois de mai 2012 fut on ne peut plus riche en souvenirs inoubliables. Tout a commencé avec un concert de Justice à Bercy, géantissime, sismique à souhait, incroyablement jouissif. Là-dessus, on a pris la route encore tout ébouriffé. Direction l'Allemagne! Notre joyeuse troupe (5 mâles, 2 femelles, 1 écureuil et 3 voitures) avait hâte de s'évader, et pour certains, d'en découdre avec le Nürburgring. Alors voila qu'on a débarqué dans un random camping, moyenne d'âge 60 ans, où les enfants jouaient en silence et les chiens couraient sans faire de bruit. Surréaliste. Vous pourriez croire qu'on s'est fait chier, mais non. On avait les berges du Rhin à enflammer, une contrée à explorer, un circuit à affronter.

Comme des images valent mieux qu'une grosse tartine, cette video saura résumer ce que nous avons vécu lors du #vspmo German Trip!

Nürburgring Nordschleife

Let the bricks out

Au coeur de ce séjour bref mais intense, il y a eu le dimanche 27 mai 2012. La journée dédiée au Nürburgring. La journée vroum vroum, où on en a pris plein les mirettes et les coucougnettes. La journée "accroche-toi à ton déjeuner Roland, ça va secouer". Rien qu'en arrivant sur place, on commençait déjà à déglutir avec difficulté. Des voitures partout partout, et je parle de monstres bien sûr. Des sportives allemandes, mais aussi de l'Europe entière, sans oublier les japonaises et quelques américaines. Un sacré melting-pot de culture mécanique, intimidant. Avec ma GT stock, je me fondais dans le décor même si je ne faisais pas le fier. A côté de moi, Wiz en Civic EJ9 90ch et Propuls en Polo TDI 90ch se sentaient moins à leur place. Peu importe, on a bravement pris le chemin du guichet pour acheter des pass pour quelques tours. Un tour chacun pour Wiz et Propuls, pour la découverte, l'expérience à ne pas manquer. Tenir sa droite et se faire déboiter pendant 20km par des Porsche GT3 RS, ça ne leur a pas donné envie de remettre le couvert. De mon côté, dans mon grand optimisme, j'ai pris un pass pour 4 tours. Après tout, fallait le temps de se chauffer, et faire tourner tous les passagers volontaires dans la Subaru. Bizarrement, pour le premier tour, ils sont tous partis dans les deux voitures moins puissantes. Peut-être qu'ils n'avaient pas envie de mourir tout de suite. Seule Liz, soeur de Wiz et fille légitime de Miz (ils ont le sens du pseudo dans la famille), est restée pour faire son baptême du Nürburgring dans la Subaru. J'avais un ticket, j'allais pécho. Mais pas tout de suite. Pour le moment, il fallait me préparer à poser mes roues sur le sacro-saint Nürburgring pour la première fois. En fait, à faire du circuit "seul" pour la première fois, et pas dans le cadre d'une courte prestation avec moniteur, comme il est coutume d'en offrir aux jeunes fous en mal de sport mécanique. Cela dans une voiture que je connaissais encore assez peu, après seulement 2 mois d'utilisation. Ça faisait beaucoup, alors j'y suis allé pas trop fort, voire même doucement. Juste de quoi faire couiner un peu les pneus, et rigoler dans le carrousel. Ce qui ne m'a pas empêché de finir ce premier tour déshydraté et tremblant, incapable de me relancer avant une ou deux heures de repos. Il faut dire qu'apprendre le tracé sur console avec Gran Turismo 5, ça aide, mais ça ne prépare pas au relief considérable et sans pitié. Dès le départ, j'ai l'oreille interne qui est partie dans les chaussettes grâce à la cuvette de fin de ligne droite. C'est que lors de l'insertion sur le circuit, on accélère en descente autant que faire se peut, et on a vite fait d'arriver à 180 dans cette cuvette qui marque le début d'une côte. Forcément, ça écrabouille la voiture comme une crêpe, et accessoirement, ça fait tourner de l'oeil.

Une compilation des séquences filmées par Liz pendant notre découverte du Ring. Voyez le mouvement de caméra involontaire dans la cuvette du départ, vraiment hard.

Sur le net, on retrouve des photos prises par les photographes en bord de piste!Sur le net, on retrouve des photos prises par les photographes en bord de piste!Sur le net, on retrouve des photos prises par les photographes en bord de piste!

Sur le net, on retrouve des photos prises par les photographes en bord de piste!

Nürburgring Nordschleife

Bombardage

Dans la vie, il y a plusieurs façons d'aller vite. En partant du plus modéré au plus véloce, il y a celui qui bombarde, celui qui tartine, celui qui bine ou qui laboure, et enfin celui qui serpille. Ne cherchez pas à comprendre cette hiérarchie à l'aide du sens des mots, c'est incohérent. Mais c'est comme ça. Là où je veux en venir, c'est que lors des tours suivants sur le Nürburgring, j'ai commencé à m'initier à l'art du bombardage. Pour mon deuxième tour, c'était pas encore ça. Y'a des roues qui sont passées de l'autre côté du vibreur, des choses qui n'ont pas trop mis les passagers en confiance. Ce que l'on pourra en retenir, c'est cette remarque lâchée par Wiz après en entrée de courbe optimiste et une sortie ma foi dégueulasse : "est-ce bien raisonnable ?". Mais ralentir, jamais. Ce qui nous amène au troisième tour et sa dernière salve de passagers. Cette fois, j'ai déconnecté. C'est à peine si je m'en souviens. Je sais juste que j'ai été propre, et que je commençais à prendre de la vitesse. Le tout sans faire peur aux camarades, qui sont ressortis avec un sourire aussi éloquent que le mien : on a adoré. Certains m'assurent même que la voiture a décollé dans le dénivelé de Pflanzgarten. J'en doute, mais il est clair qu'on a subi une sacrée détente, suivie d'une recompression musclée pour attaquer immédiatement la courbe droite dans un crissement de pneus, sous les yeux des spectateurs qui se trouvaient de l'autre côté du bac à sable. J'en fais un récit épique, mais n'oublions pas qu'il ne s'agissait que de bombardage. C'était cependant bien suffisant pour défouler et impressionner des néophytes comme nous. La prochaine fois, qui sait, je m'essaierai peut-être au tartinage. Avec pour objectif de boucler le BTG (Bridge to Gantry) en moins de 10 minutes, il faudra rester prudent, car l'excès de confiance guette le pilote en herbe. Ce quatrième tour dont je rêve, il n'a pas eu lieu cette fois-là. Le Ring est rappelons-le sujet à de fréquents accidents qui peuvent entrainer la fermeture temporaire de la piste, et ces contretemps m'ont empêché de me lancer pour un dernier tour en solo. Qui sait, j'aurais peut-être fait une connerie et ce n'est pas plus mal comme ça. Du coup, on a acheté tout un tas de trucs estampillés Nürburgring à la boutique (mugs, polos, posters...), et on est reparti direction le camping, tout heureux, et pour ma part sacrément rincé, avec les oreilles qui se bouchaient et bourdonnaient au fur et à mesure que je relâchais la pression.

Nürburgring Nordschleife

Émotions

J'aimerais terminer ce billet par un extrait du message que Glohu a envoyé à toute la bande quelques jours plus tard. Histoire de se rappeler à quel point on a kiffé \o/

On a profité de ce qui compte le plus dans la vie, et ce qui compte le plus dans la vie, ce sont les relations humaines, les rires, les discussions, l'amitié. Je vous remercie pour ça. Vraiment. C'est pour ces moments là que l'on vit, je crois.

Il paraît que ça ne durera pas. Rien que d'y penser j'en ai le cœur qui se serre. Peut-être qu'on se nourrit de souvenirs, en fait. Et vous avez rempli mon esprit de dizaines de souvenirs magiques, qui resteront longtemps.

Un mot, intense.

Glohu

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T
Cet article m'a transporté ! Il est super bien rédigé, on s'y croirait ! Merci :)
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T
Merci à toi pour ta lecture et ce commentaire très sympa !
C
Si tu parles pas du pizzaslide, forcément, comment les gens peuvent mesurer la coolitude du trip, hein ?
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R
Ils ont qu'à regarder la vidéo et ils comprendront :3