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Révolution

Publié par Revo le 6 Mars 2013

Révolution

Adieu 206

Nous sommes début 2012. Je roule en 206 Quiksilver HDi 110ch depuis un an et demi, ma première voiture. Il faut le reconnaitre, c'est pas mal pour un début. Tempérament dynamique, puissance sympa et faible conso. Oui, on y vient. C'est un mazout. Beurk. Enfin à l'époque je ne crachais pas dessus, je ne disais même pas non. Mais par la suite j'ai compris la véritable sportivité, le moteur essence, et c'est à partir de là que je suis devenu sectaire, limite taliban. Le diesel, c'est mal. Ca pue. Ca fait pas de bruit. Enfin si mais c'est affreux. Et puis ça coûte cher à l'achat, et puis ça coûte cher à entretenir pour ce que c'est, et puis ça coûte cher à assurer. Et puis merde. En plus, les voitures françaises ça va deux secondes mais faut pas trop trainer là dedans. Bref, je décide de changer, exit la 206. Elle part aux mains d'un (désormais ex-) collègue qui saura en prendre grand soin.

Alors quoi, il me faut bien une remplaçante! Et la puissance, on y prend goût. Je veux une sportive, une vraie, qui roule avec du vrai carburant et pas de l'huile de friteuse. J'envisage trois possibilités : une Renault Sport (seule bonne marque française, attention à ne pas confondre avec Renault), une allemande, ou une japonaise. J'élimine vite les allemandes parce que c'est cher quand même. Ils sont gentils avec leurs finitions intérieures moussées et leur gavage électronique, mais moi c'est pas ce que je recherche. Reste le choix entre une RS et une jap. Une RS, ça a un bon chassis, ça se trouve bien en France, et y'a moyen de trouver pas trop vieux sans exploser le budget. Une japonaise, c'est différent. C'est deja plus exotique, on en trouve à tous les prix et dans tous les états, le châssis n'est pas toujours au top, mais bordel en règle générale ils savent faire des moteurs jouissifs ces sacrés japanois. Alors voila, j'ai une solution de simplicité, et une solution disons "passionnelle". J'écume les petites annonces. Mégane 2 RS : pas très jolie et un peu chère. Clio 3 RS : intéressante. Honda Integra Type R : rare. Honda Accord Type R : méga rare. Mazda RX8 : trop exigeante. Subaru : je n'ose pas, rien que le nom me fait peur!

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Je décide de creuser sur les Clio 3 RS. La phase 2 ressemble trop à un jouet et me plait moyennement. Tant mieux, une phase 1 me coutera moins cher. Là, j'en trouve une à vendre chez un pro à 5km de chez moi. Et en édition WSR s'il vous plait. Insonorisation à chier, confort limité, et les stickers qui vont bien. Tout ce qu'on aime. Bah oui : joli son, châssis de la mort, poids réduit, et un look sobre mais qui sort du lot, qui dit non ? Ni une ni deux, le rendez-vous est pris. Team FJ bonjour. Observation de la voiture, état impeccable. Récente, peu kilométrée, ça se présente bien. Je regarde autour de moi. Oh merde, des Subaru partout! Là, là, là et encore là! Et c'est quoi ça derrière? Des voitures de rallye! Ok, je suis pas tombé dans un garage ordinaire. Bon, il faut rester focus sur la Clio. Les Subaru, c'est pour les grands, c'est pas de mon âge. Va pour un essai routier de la petite française. Tout se passe bien, je suis satisfait et réserve la voiture. Là, on se trouve à un croisement critique de mondes parallèles. Je suis donc prêt à acheter une française sportive récente pour laquelle je n'aurais payé que carburant, assurance et entretien normal durant les années à venir. Chiant, quoi. Enfin je dis ça parce que maintenant, ce moi-passé potentiellement moi-futur et actuellement moi-présent alternatif, il me rend un peu jaloux. Alors je compense en disant qu'avoir une sportive efficace et sans soucis, c'est ennuyant. Mais à l'époque, je trouvais ça awesome trokel, j'étais tout content. J'en rêvais la nuit, et tout ce qui va avec. Reprenons donc notre narration. J'attends ainsi avec un impatience le jour imminent où le garage me rappellera pour me dire que ma Clito RiS est prête, et exploser le compte en banque. Sauf que, retournement de situation. Allo Monsieur Maupiiiiin, Team FJ à l'appareeeeeil, désolé mais la Clio n'est plus disponible, le vendeur s'est ravisé. Boum, bifurcation dimensionelle dantafasse. Retour à la case départ, recherche d'une sportive qui me botte. Et vu que je n'ai toujours pas d'idée bien arrêtée, je repars de plus belle dans un brassage de moult marques et modèles, dans l'espoir d'avoir le coup de foudre. Surtout qu'après cette première déception, je passe un peu en mode dingouf comme qui dirait. Au fil des jours, ce que je considère comme la limite du raisonnable se voit repoussé de plus en plus loin, jusqu'à ce que j'envisage sérieusement une Subaru. Après tout, on ne vit qu'une fois. Enfin peut-être qu'on vit plusieurs fois en parallèle, mais laissons de côté mon enfoiré de moi alternatif en Clio RS; il ne s'est pas ouvert au monde de la japonaise des 90's et ne peut pas comprendre ce que c'est.

Une Subaru, c'est quoi? Avant d'être une voiture, c'est une marque, un symbole, un mythe, une religion. Triple championne du monde des rallyes en 1995, 1996 et 1997, elle en a fait chavirer, des coeurs. Je parle de coeurs d'hommes à la poitrine poilue, les amateurs de course à la dure, de boue, de neige, de sable, de bitume défoncé. On est loin de la F1 et son asphalte bien trop plat et soporifique. Une Subaru, ça ne fait souvent vibrer que ceux qui savent ce qu'elle représente. Car question design, ce n'est pas nécessairement le genre d'engin qui aide à approcher les belettes. Toutes ses spécificités de carrosserie, autant techniquement nécessaires que sexy aux yeux des fans, en font une auto rapidement mal cataloguée par les gens qui ne savent pas de quoi il s'agit. Des anti-brouillard gros comme mon poing. Une prise d'air massive sur le capot, pour refroidir le turbo. Un aileron arrière volumineux, pour conserver un comportement sain. Autant de choses qui lui valent l'appellation erronée et peu valorisante de voiture de tuning. Non, bande de branques. Ça s'appelle l'héritage glorieux de la compétition en rallye.

Soit, je considère l'option Subaru. Vu le budget, c'est vite délimité : je peux m'offrir une bonne vieille et authentique Impreza GT Turbo, icône des rallyes de la fin du 20ème siècle, comme vous venez peut-être d'en visionner l'éloge. Pour les WRX et autres STI plus récentes, il faudra repasser. Ah, l'argent... Si j'avais les moyens, je dois l'avouer, c'est vers une Mitsubishi Lancer Evolution (VI ou IX) que je me serais tourné. Oui, l'éternelle rivale de l'Impreza! Je suis comme ça moi, tant que ça poutre, je ne choisis pas mon camp. Ma préférence pour l'EVO est principalement due à mes expériences vidéoludiques, alors pas de quoi en faire tout un plat. Je plonge dans l'aventure Subaru avec grand plaisir.

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Welcome Impreza

Sur ce, je retourne directement chez Team FJ, là où plusieurs Subaru m'avaient rétréci le caleçon (tout est relatif). Car dans le tas, il y a une GT. Peinture grise, plastiques noirs, jantes dorées... c'est spécial. La Subaru telle qu'on se l'imagine classiquement, elle a les jantes dorées, certes, mais elle est bleue. Sur du gris, ça jure un peu, quoi qu'on y prenne goût à la longue. Et les rajouts de pare-choc, les bas de caisse, ainsi que les rétros et autres éléments en plastique qui ne sont pas couleur carrosserie, ça n'aide pas à la rajeunir. Oui mais elle est là, toute triste, attendant désespérément un nouveau maître. Je me vois déjà en sauveur, la bichonnant, lui redonnant vie, la remettant au goût du jour. Je prends à peine le temps de la réflexion, je sais qu'un nouveau monde s'ouvre à moi. Après un petit essai et la signature du bon de commande, me voici dans l'attente fébrile de ma promise monture. Une semaine passe, et le grand jour arrive. Le 31 mars 2012, je suis l'heureux propriétaire d'une Subaru Impreza GT 2.0L Turbo de 1999, développant 217 chevaux, entièrement d'origine avec moins de 100 000 km au compteur. Ni une ni deux, direction Norauto. C'est pas le tout, mais faut la tuner cette titine. Non je déconne. C'est pour un autoradio Alpine. Le lendemain, direction Le Mans, histoire de lui faire cracher les boyaux sur le circuit Bugatti. Non je déconne (bis). C'est pour spectater des courses de moto. Mais le trajet aller-retour, lui, il se bien fait en Subaru. L'occasion de découvrir la bête et de commencer à l'apprivoiser. Mon ami Wiz et moi, accompagnés d'un GPS en mode "on trace tout droit vers Le Mans et on verra bien par où ça passe", prenons le départ avec la grosse banane. Le temps est beau, ça fleure bon le printemps. Et surtout, le plaisir est absolu. Bien calés dans les sièges baquet, nous progressons tantôt tranquillement, tantôt pied au plancher, dans un décor vert et un poil vallonné, au gré de la sonorité atypique du quatre cylindres à plat. C'est la naissance d'une passion !

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P
Belle histoire et jolie présentation de ta Sub ;)
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W
J'approuve.
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C
Well done buddy.
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R
Merci Glohu :D